Costards noirs, l'air un peu perdu, Esther Mollo et David Ayoun semblent sortis d'une pièce de Beckett. Un étrange binôme maladroit et hésitant, deux corps qui semblent empêchés, à la démarche défaillante, tremblotante, incertaine. Tragique et loufoque à la fois, leur relation est faite d'effondrements, d’esquives, de faux pas, d’élans et de désarticulations. Ils ne peuvent pas, ils ne savent pas communiquer. Ils donnent à voir avec humour et dérision la complexité des relations humaines. Ils engagent une conversation aussi absurde que drôle par le biais de mots écrits sur leur corps. La parole se fait alors écriture et signe, elle apparaît sur un bras, un ventre, sous un pied, sur une jambe. Elle les oblige à prendre des chemins de traverse pour dévoiler au fur et à mesure les éléments constitutifs de cette folle discussion. Mots et masques pose de façon légère et drôle la question de la difficulté à s'exprimer et de la relation que le corps entretient avec le langage.