La rencontre de l’ethnologue et mythologue Claude Gaignebet (1938-2012) avec la Franc-Maçonnerie s’est produite autour de deux figures : celle de Saint Blaise, maître des « souffles » carnavalesques et patron des maçons et tailleurs de pierre depuis le Moyen-Age, et celle de François Rabelais qui aspirait à « servir les massons ». Figures-clés d’une oeuvre articulant l’héritage de l’Ecole de Mythologie Française et la tradition ethnologique hexagonale, déployée entre l’étude de la « religion populaire » de Carnaval, la mythologie « gallique » (Gargantua, Mélusine…), et l’intérêt pour le « bas corporel », depuis le « folklore obscène » enfantin jusqu’à l’« ésotérisme charnel » de Rabelais.
Cette première journée accueillera cinq communications de spécialistes, prolongeant les recherches et questionnements de Claude Gaignebet autour des relations entre folklore et ésotérisme.
Interventions :
- Dominique Pauvert (Agrégé d’histoire, ethno-mythologue, vice-président de la Société de Mythologie Française) : L'insertion du culte de l'ours dans le calendrier catholique : saints ursins et saints à ours.
- Thierry Zarcone (Directeur de recherche CNRS-GSRL) : La fête du saint successeur de la fête des dieux en Provence rhodanienne et dans le Comtat Venaissin.
- Christine Escarmant (Doctorante à l’Université de Saint-Etienne - IRHIM) : Le compagnonnage de la Dive Bouteille. Mystique ouvrière et ésotérismes de métier dans l'oeuvre de Rabelais.
- Laurent Segalini (Docteur en anthropologie, chargé des collections du Musée de la Franc-Maçonnerie) : Maître Jacques et Père Soubise : fragments de mythologie compagnonnique en lumière « gaignebetienne ».
- Nathalie Moulin (Docteur en ethnologie, Artiste) : Claude Gaignebet, chercheur et enseignant : un témoignage.