En Allemagne, l'État impérial s'effondre sous l'effet d'une défaite militaire terrible et d'une révolution, avant que ne soit proclamée la République de Weimar le 9 novembre 1918 puis signé, quelques mois plus tard, à Versailles un traité de paix aux conditions draconiennes. Ses ennemis accusent la jeune République de porter la responsabilité de la défaite, La République de Weimar était-elle fatalement vouée à préparer l'avènement du nazisme, et l'accession d'Hitler à la Chancellerie était-elle inéluctable ? Jean-Paul Bled démontre qu'il n'en fut rien.
Malgré ces faiblesses, la République de Weimar a surmonté des crises graves qui auraient pu la renverser, notamment en 1923, avec une inflation galopante et des tentatives de putsch d'extrême gauche et d'extrême droite. Gustav Stresemann, chancelier puis ministre des Affaires étrangères de 1923 à sa mort, se fait alors, aux côtés de son homologue, Aristide Briand, l’artisan de la réconciliation et permet à l'Allemagne de retrouver un poids diplomatique et économique perdu après la Première Guerre mondiale. Le tournant intervient en 1930 dans le sillage de la grande crise venue des États-Unis. Au début de l'année 1933, Franz von Papen, chancelier du Reich de juin à décembre 1932 et membre de la droite catholique allemande, engage des négociations avec Hitler en vue de la formation d'un gouvernement commun. Convaincu d'avoir manipulé Hitler, ce dernier ignore qu'il a, en réalité, signé l'arrêt de mort de la République de Weimar.
Jean-Paul Bled est professeur émérite de l’université Paris-Sorbonne, où il a occupé la chaire de l’histoire de l’Allemagne contemporaine et des mondes germaniques. Il a publié de nombreux ouvrages parmi lesquels les biographies de l'empereur François-Joseph, Bismarck, Hindenbourg , Les hommes de Hitler, etc.
CONFERENCE organisée par l'Association des Amis des Archives diplomatiques